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Richard Bonnet

L’apprentissage de la musique, de la guitare, du jazz :

De fait je suis totalement autodidacte. J’ai d’abord joué dans des groupes de hard rock, de métal et un des premiers morceaux que j’ai interprété vers 12 ans à la basse avec des copains de mon frère c’était un titre du groupe Black Sabbath. Un apprentissage à l’ancienne, entouré de gens qui étaient tous bien plus expérimentés que moi.
Quand par la suite nous sommes arrivés en région parisienne, à Melun, j’ai pris quelques cours avec un guitariste de jazz que j’avais rencontré par hasard, ce fut là mon premier contact avec cette musique. Je connaissais un peu les gammes, j’avais une technique issue du métal mais je ne connaissais absolument rien aux accords et n’avais jamais écouté de jazz. Il m’a fait découvrir tout ça. J’étais très intéressé, intrigué mais je n’y comprenais rien du tout et je ne voyais pas où cela pouvait mener. Je me suis procuré quelques disques et le premier que je ai acheté était le disque Extrapolation de John McLaughin auquel je n’ai rien compris. Par la suite j’ai écouté les disques d’Uzeb qui ont peut être mal vieilli mais ont fait pour moi le lien entre jazz et rock. Et puis ça a été Allan Holdsworth, John Scofield. De fait, le jazz je ne connaissais toujours pas, aussi j’ai été cherché dans les disques de Scofield les plus proches de cette musique. J’ai eu beaucoup de mal à m’y faire, je me disais « ce ne doit pas être mauvais » et je voulais comprendre. Tous les jours je m’astreignais à en écouter et mes oreilles se sont ouvertes, je devais avoir 18, 19 ans. C’est une constante chez moi d’avoir toujours été intéressé par les choses qui m’interpellaient. J’en ai conclu qu’il fallait apprendre, que je devais en passer par les standards.
Étudier le jazz c’est comme entrer en religion. Le révélateur ce fut Joe Pass, sans nul doute le plus gros choc de ma vie de musicien et le plus important, le fait que je joue sans basse aujourd’hui ça vient de lui. Indiscutablement c’est celui qui m’a alors tapé dans l’oreille. J’ai étudié ses disques “virtuoso’’en les relevant à l’oreille, et on en revient toujours à la façon dont j’ai appris : sans méthode particulière et seul. Et puis il y a eu Herb Ellis, Jimmy Rainey, Wes Montgomery. Mais l’autre révélation c’est Mike Goodrick par sa musique et ses livres, John Abercombrie aussi, mais Mike Goodrick c’est celui qui m’a le plus influencé, j’ai alors acheté tous ses disques. Il s’est aussi penché sur l’enseignement, a beaucoup réfléchi à tout ça.
On peut dire que j’ai perdu du temps mais à long terme ça m’en a fait gagner en m’amenant à trouver quelque chose de plus personnel, toutes les erreurs que j’ai pu faire ont fini par me forger.

Biographie complète ici

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