Poésie/Théâtre

Librairie Nouvelle…

Bonjour à toutes et tous,

Pas de surprise, une nouvelle semaine loin de la librairie mais proche de la poésie, alors je continue à venir à votre rencontre tous les jours avec un poème.

A propos d’un fauteuil et d’un arbre

Doucement je reprendrai ma place dans le grand fauteuil qui s’endort.

Le soir sera à la fenêtre, il dansera sur une chanson douce, comme chantait ma maman,

il dansera jusqu’à l’étourdissement. L’arbre du jardin s’éteindra dans l’ombre et soupirera

des prières pleines de feu. Mon âme s’abandonnera alors à ces psaumes silencieux qui

embraseront ton nom. Oui, je serai là où mon bonheur habite, entre ces quatre murs où

aboutit le regard de l’obscurité, où il n’y aura que moi et mon fauteuil, puis l’espace pour

t’appartenir.

Dire que je t’aime et je t’attends, c’est encore beaucoup trop de pas assez.

Les étoiles en veilleuse et le ciel qui se fond me parleront de toi où que tu sois.

Je t’attendrai, assise avec mon cœur qui débordera. Oui, je sais que le moment viendra

où tu me retrouveras. L’arbre du jardin s’épaissira tout à coup et éclatera mon attente figée

ainsi que la fenêtre de vitre brisée. Des milliards de miroirs s’envoleront dans l’air du soir ;

dans chacun, épris de mouvement, ta voix reviendra bercer mon enfance. L’arbre mystique

qui connaît tous les chemins te rendra à moi pour la mémoire d’un voyage. Bois ma nuit éternellement.

Dire que je t’aime et que je t’attends, c’est encore beaucoup trop de pas assez.

Alicia Gallienne, L’autre moitié du songe m’appartient, Ed. Gallimard

Bien à vous.

Géraldine Hérédia

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